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Les rapports au travail des jeunes de la génération "z". Influences de l'entourage et conflit de socialisation.
Cassé, L. (2024)
Thèse menée par Lucile Cassé
Publié le 14 novembre 2023 – Mis à jour le 17 décembre 2024
Direction : Alexis le Blanc et Marie-Pierre Cazals
Notre recherche s’inscrit dans un contexte où les jeunes de la génération « Z » se retrouvent confrontés à la précarisation du monde du travail qui leur fait faire l’expérience de l’instabilité. Les spécificités des rapports au travail qu’ils auraient est l’un des points les plus mis en avant pour désigner leurs prétendues caractéristiques communes. Et c’est également une source de différentes représentations stéréotypées des jeunes (Delay, 2008), souvent décrits comme « infidèles » ou « ayant perdu la notion de la valeur travail ». C’est la raison pour laquelle il nous semble particulièrement important de connaître le contexte social et sociétal dans lequel cette population évolue mais également d’étudier plus précisément les rapports au travail de ces jeunes « Z » ainsi que leurs processus d’élaboration.
Pour cela, notre thèse se donne pour objectif de rendre compte de la variabilité intra et inter-individuelle des rapports au travail des jeunes de la génération « Z ». En effet, nous nous appuyons sur une approche considérant que le sujet construit différents rapports au travail en fonction des différentes définitions qui peuvent être données du travail (le Blanc et al, 2021). Nous nous appuyons également sur le modèle d’une socialisation plurielle et active (Malrieu, 1973) qui tient compte de l’influence de l’environnement (familial, amical, professionnel etc..) sur les conduites du sujet mais qui met également en lumière l’action réciproque du sujet sur son environnement. En ce sens, les jeunes « Z » construisent leurs rapports au travail dans une société particulière dont l’expérience ne sera pas la même en fonction de leur histoire familiale, qui serait elle-même différente en fonction de la génération, de la classe sociale et du genre du sujet (Darmon, 2006). De plus, les jeunes ne sont pas que des « récepteurs » passifs de l’influence d’autrui, ils sont également acteurs de leur socialisation. Ils ne vont donc pas « adopter » les valeurs transmises par leur entourage de manière « passive » en les reproduisant à l’identique. C’est par un processus « d’appropriation » qu’ils vont signifier et re-signifiser les valeurs transmises (Londono Orozco, 2006, Cambon, 2009). De plus, ils vont également transmettre leurs propres valeurs aux différentes personnes qu’ils côtoient. Par un processus de personnalisation, les jeunes pourraient mettre en réflexion les différentes normes et valeurs (parfois contradictoires) héritées de leurs différents milieux de socialisation afin de créer leur propre système de valeurs et de construire leurs rapports au travail.
Pour rendre compte de ces deux niveaux de variabilité, nous avons mobilisé une méthodologie mixte qui articule deux études empiriques. Une première étude quantitative, menée par questionnaires auprès de 273 jeunes de la génération « Z », rend compte, à la fois de l’existence de différents rapports à quatre définitions du travail (travail-emploi, travail-activité, travail-organisation et travail-sociétal) mais aussi de l’existence de quatre profils de jeunes au sein de la population interrogée qui se distinguent notamment sur l’importance accordée au travail dans leur vie mais aussi sur le fait de privilégier la recherche de plaisir au travail, ou au contraire, des valeurs plus instrumentales ou utilitaires et matérielles. Une seconde étude qualitative, menée par entretiens semi-directifs auprès de seize jeunes qui avaient préalablement rempli le questionnaire, permet de comprendre les spécificités des différents rapports au travail qu’ils construisent. Cette étude permet également de comprendre que leurs rapports au travail des jeunes sont principalement, mais pas exclusivement, influencés par leurs parents par un processus de transmission et d’appropriation des valeurs. Nos résultats montrent également que leurs rapports au travail se construisent au regard de diverses expériences de conflits de socialisation.
Mots clés : Jeunesse, Génération « Z », Rapports au travail, Influence sociale, Transmission et appropriation des valeurs, Conflits de socialisation
Pour cela, notre thèse se donne pour objectif de rendre compte de la variabilité intra et inter-individuelle des rapports au travail des jeunes de la génération « Z ». En effet, nous nous appuyons sur une approche considérant que le sujet construit différents rapports au travail en fonction des différentes définitions qui peuvent être données du travail (le Blanc et al, 2021). Nous nous appuyons également sur le modèle d’une socialisation plurielle et active (Malrieu, 1973) qui tient compte de l’influence de l’environnement (familial, amical, professionnel etc..) sur les conduites du sujet mais qui met également en lumière l’action réciproque du sujet sur son environnement. En ce sens, les jeunes « Z » construisent leurs rapports au travail dans une société particulière dont l’expérience ne sera pas la même en fonction de leur histoire familiale, qui serait elle-même différente en fonction de la génération, de la classe sociale et du genre du sujet (Darmon, 2006). De plus, les jeunes ne sont pas que des « récepteurs » passifs de l’influence d’autrui, ils sont également acteurs de leur socialisation. Ils ne vont donc pas « adopter » les valeurs transmises par leur entourage de manière « passive » en les reproduisant à l’identique. C’est par un processus « d’appropriation » qu’ils vont signifier et re-signifiser les valeurs transmises (Londono Orozco, 2006, Cambon, 2009). De plus, ils vont également transmettre leurs propres valeurs aux différentes personnes qu’ils côtoient. Par un processus de personnalisation, les jeunes pourraient mettre en réflexion les différentes normes et valeurs (parfois contradictoires) héritées de leurs différents milieux de socialisation afin de créer leur propre système de valeurs et de construire leurs rapports au travail.
Pour rendre compte de ces deux niveaux de variabilité, nous avons mobilisé une méthodologie mixte qui articule deux études empiriques. Une première étude quantitative, menée par questionnaires auprès de 273 jeunes de la génération « Z », rend compte, à la fois de l’existence de différents rapports à quatre définitions du travail (travail-emploi, travail-activité, travail-organisation et travail-sociétal) mais aussi de l’existence de quatre profils de jeunes au sein de la population interrogée qui se distinguent notamment sur l’importance accordée au travail dans leur vie mais aussi sur le fait de privilégier la recherche de plaisir au travail, ou au contraire, des valeurs plus instrumentales ou utilitaires et matérielles. Une seconde étude qualitative, menée par entretiens semi-directifs auprès de seize jeunes qui avaient préalablement rempli le questionnaire, permet de comprendre les spécificités des différents rapports au travail qu’ils construisent. Cette étude permet également de comprendre que leurs rapports au travail des jeunes sont principalement, mais pas exclusivement, influencés par leurs parents par un processus de transmission et d’appropriation des valeurs. Nos résultats montrent également que leurs rapports au travail se construisent au regard de diverses expériences de conflits de socialisation.
Mots clés : Jeunesse, Génération « Z », Rapports au travail, Influence sociale, Transmission et appropriation des valeurs, Conflits de socialisation