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Construction et déconstruction de la santé et des environnements de travail
Les recherches menées dans cette thématique visent à approfondir la compréhension des problématiques de santé psychique au travail, en prolongeant les travaux de l’axe. Une attention particulière a été portée à deux contextes particuliers : d’une part, les situations présentant un risque de désinsertion professionnelle pour les individus, d’autre part, les rapports entre les transformations des modalités d’organisation du travail et la santé psychique. Ces contextes sont abordés à travers l’analyse du risque d’altération de la santé psychique et des expériences de désocialisation professionnelle. Dans toutes les situations étudiées une ligne directrice d’analyse se dégage permettant de mettre en évidence la mobilisation de processus de (re)socialisation professionnelle et organisationnelle, dans laquelle le collectif et le sens du travail jouent un rôle central. Les travaux réalisés dans cette thématique soutiennent ainsi une conception processuelle de la santé psychique, étroitement articulée à la question du sens du travail. Cette conception a été formalisée dans l’ouvrage « La santé psychique au travail » (Faurie & Almudever, 2020), qui met en exergue le socle théorique des chercheurs du laboratoire pour examiner ces questions.
En ce qui concerne les études réalisées sur les effets des transformations organisationnelles – notamment des conditions de travail et de communication – sur la santé des salarié·es, un premier phénomène a été analysé, soit les incivilités numériques et leurs impacts sur la santé psychique (Lagabrielle et al., 2021). Les travaux réalisés sur cette question ont permis de mettre en lumière le rôle de l’organisation du travail dans la genèse ou la régulation de ces incivilités. Un second volet a porté sur les nouvelles formes d’organisation du travail, telles que le télétravail ou les espaces partagés (open space). Les résultats soulignent que le vécu de ces formes dépend fortement de la nature des activités exercées et de la manière dont l’organisation soutient ou entrave leur déploiement (Lagabrielle et al., 2021 ; Delicourt, 2021). Un troisième volet s’est, enfin, structuré autour des rapports entre les transformations dites « néolibérales » de l’organisation du travail et la santé au travail (Duarte & Rossi, 2022 ; Duarte & Dejours, 2019, Duarte, 2022).