Groupe Interstructuration

Un groupe de réflexion pluridisciplinaire inscrit dans l’actualité scientifique et sociale

Le groupe Interstructuration du sujet et des institutions constitue un lieu d’échanges et de réflexion épistémologique et théorique, qui associe l’ensemble des chercheurs en psychologie sociale, du travail et des organisations et en psychologie du développement du laboratoire. Il a pour objectif une mise en perspective critique du positionnement scientifique et institutionnel du laboratoire en ouvrant le débat, avec des chercheurs d’horizons différents (sciences de l’éducation, philosophie, histoire, sociologie,…), sur les orientations qui traversent le champ de la psychologie. Au sein de celui-ci, il interroge les spécificités sous-disciplinaires et la manière dont elles envisagent la socialisation et les rapports entre changements personnels et sociaux, en fonction de leurs conceptions du sujet et du social. Chaque année, il organise les échanges autour d’une question centrale définie collectivement et contribue à la production scientifique du laboratoire.

Un groupe de réflexion inscrit dans l’histoire du laboratoire

Philippe Malrieu (1912-2005), fortement influencé par la pensée du psychologue français, Henri Wallon (1869-1962), est à l’origine de ce groupe de réflexion ; par ses multiples échanges avec le fondateur de la psychologie historique, Ignace Meyerson (1888-1983) et l’historien Jean Pierre Vernant (1914-2007), il a formé le dessein possible d’une Psychologie humaniste et engagée dans la cité. Ces nombreux débats, croisant culture philosophique et scientifique, ont étayé la perspective théorique de l’interstructuration du sujet et des institutions (Baubion-Broye, Malrieu et Tap, 1987 ; Malrieu, 1977) qui fonde un modèle original de la socialisation. En écho aux débats qui animent le paradigme constructiviste, cette approche, inspirée par la psychologie historique et culturelle et l’interactionnisme social et symbolique, tente de dépasser les perspectives déterministes, pour in fine penser les changements sociaux et personnels sous l’angle de leur construction réciproque. Il s’agit donc de défendre une conception de la personne qui s’inscrit dans une perspective dialectique et de mettre à l’épreuve l’hypothèse d’une interstructuration des changements psychologiques et sociaux. C’est autour de ce projet que Philippe Malrieu a créé le premier laboratoire de Psychologie à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Toulouse reconnu en 1965 comme ERA-CNRS, un des plus anciens de France, puis comme laboratoire associé au CNRS sous l’intitulé « Personnalisation et Changements Sociaux (PCS) » et qui s’appelle aujourd’hui « Laboratoire de Psychologie de la Socialisation : Développement et Travail (LPS-DT) ».

Un groupe de production scientifique

Adossé à sa visée réflexive, ce groupe transversal soutient la publication d’articles, d’ouvrages ou numéros thématiques mais aussi l’organisation de séminaires et de colloques. Parmi les réalisations majeures, il convient de citer dans l’ordre chronologique :

Malrieu, P. La notion d'interstructuration du sujet et des institutions : Remarques de psychologie génétique. HOMO, Journal of Comparative Human Biology, Elsevier, 1977, XVI (7), pp. 7-23.

https://hal.archives-ouvertes.fr/halshs-01222987/

Baubion-Broye, A., Malrieu, P. et Tap, P. (1987). L’interstructuration du sujet et des institutions. Bulletin de Psychologie, Tome 40 (5 – 9), n°379, p.435-447.

Baubion-Broye, A., Dupuy, R et Prêteur Y. « Penser la socialisation en Psychologie. Actualité de l’œuvre de Philippe Malrieu » (2013).

Fourchard, F., Mègemont, J.L. et Mieyaa, Y. « Les activités de socialisation : Expériences plurielles et biographies singulières » (2018). Hors-série Actuel n°7, Le sujet dans la cité.

La création d’une collection en ligne : Philippe Malrieu : ses écrits en Psychologie : https://hal.archives-ouvertes.fr/PDPS-MALRIEU